« C’est un travail d’investigation que j’ai pu mener quand je me suis sentie prête. »

Jeune fille, juste avant mon mariage, j’ai gardé en mémoire les paroles de mon père me disant : « j’ai mis un mur entre moi et mon passé » et moi de lui répondre sans réfléchir : un jour le mur se fissurera et se sera trop tard ». Il a été foudroyé par un cancer du côlon.

Des années plus tard, je suis à nouveau face à ce mur de silence avec la détermination de comprendre pourquoi j’ai l’impression, malgré toutes mes thérapies, de porter des états d’âme qui ne m’appartiennent pas. 

C’est un travail d’investigation que j’ai pu mener quand je me suis sentie prête. Il m’a fallu du temps. Faute de pouvoir « réparer » mes parents, je me suis d’abord éloignée de ma famille pour survivre et tenter de combler mes manques. En vain, je n’étais plus reliée et le fil conducteur tissé avec mes ancêtres avait été rompu par le silence de mes parents sur leurs origines. 

C’est mon corps, les intolérances alimentaires et les maux récurrents qui m’ont conduit à rencontrer Ameyo. La compréhension intellectuelle de moi-même ne suffisait plus. Il me manquait la matrice générationnelle.

Cette démarche menée sur chacun de mes aïeux m’a permis, de découvrir leur histoire, de les voir tels qu’ils étaient et de les replacer dans leur époque, de comprendre leurs choix, leurs souffrances dans un contexte souvent difficile. Toutes ces mémoires émotionnelles ont généré des peurs, de la culpabilité, des colères, des humiliations qui les ont façonnés et qu’ils ont transmis dans leur lignée comme des modèles éducatifs. C’est ce que j’ai avant tout compris mais aussi perçu au plus profond de mon corps et de mon être. Je portais un fardeau comme un amoncellement de peaux fait de leurs émotions non résolues, de leurs croyances et schémas de pensée bâtis sur des non-dits.

L’accompagnement d’un thérapeute spécialisé comme Ameyo a été indispensable pour décoder mes ressentis corporels et m’aider à traverser avec douceur, confiance et acceptation mes réactions physiques. 

Il m’a permis de me confronter à cette mémoire transgénérationnelle parfois complexe voire effrayante, de trier, de comprendre ce que je porte, ce qui m’entrave et en final ne m’appartient pas. Mais le plus important pour moi a été d’accepter mes aïeux tels qu’ils ont été, sans les juger, avec empathie, ce qui a été libérateur. J’ai humanisé ma relation au clan et gagné par la même ma place, réattribuant à chacun leurs mémoires traumatiques non résolues. 

Cette appropriation a été une « quête de soi » éprouvante mais essentielle pour être plus libre, sortir de mes souffrances et exister par moi-même. Elle a eu un impact libérateur sur ma vie mais aussi celle de mon entourage et particulièrement mes enfants. On s’est ressentis reliés les uns aux autres.

C’est un cheminement que je n’aurai pu mener sans la présence rassurante, distanciée, experte et tellement humaine d’Ameyo que je remercie de m’avoir guidée avec tant d’attention et de chaleur.

Christine C. 28 Septembre 2022