Mémoires utérines

L’utérus garde en mémoire les impacts des événements passés, de vécus agréables ou difficiles. Réceptacle universel, il garde aussi en mémoire des traces des générations passées, notre corps réagissant, sans que cela soit conscient, par exemple à une ancêtre morte en couche, rendant impossible la mise au monde d’un enfant, alors que médicalement, rien n’est à signaler.

De même, lorsqu’un avortement est vécu dans la négation (non à l’enfant, non à la situation, non au partenaire), ce négatif reste bloqué dans l’utérus même quand l’enfant est parti. Il en va de même pour les empreintes laissées par des abus sexuels.

Les émotions stockées empoisonnent de l’intérieur et créent des pathologies qui vont finir par se voir à l’extérieur. Nos mémoires douloureuses laissent des traces et des marques jusque sur nos visages, dans nos regards, ces mémoires font qu’une distance s’installe entre nous et les autres, et ce n’est pas forcément cette distance que nous désirons, ce n’est pas celle-là, la « bonne » distance. Dans cette distance, la peur a pris place, peur du contact, de l’intrusion, que l’autre vienne prendre à nouveau.

L’utérus est l’endroit privilégié dans le corps d’une femme où des années d’émotions négatives vont s’accumuler et empoisonner l’organisme féminin de l’intérieur. Les problèmes de l’utérus, comme les règles douloureuses, les pertes vaginales, le papillomavirus, les fibromes ou le cancer, sont des manifestations de cet empoisonnement intérieur. D’un point de vue médical, ces maladies sont considérées comme normales. Mais d’un autre côté, vivre en étant malheureuse, négative et pessimiste est une attitude qui montre à quel point la femme est déconnectée de son potentiel féminin.

Un travail de nettoyage et de libération des mémoires est nécessaire. Nettoyer les mémoires de ce lieu signifie traverser la douleur, ses empreintes encore vivantes et vibrantes au plus profond de nous. Certaines femmes que j’ai accompagnées dans ce processus conscient de libération me témoignaient que cela modifiait complètement leur sang des menstrues : l’écoulement, la couleur, l’odeur et la consistance. Il arrive qu’au cours de la clarification d’une mémoire douloureuse, le sang soit très foncé, qu’il ait une odeur de vieux sang. Par cet émonctoire, le corps indique qu’il évacue cette « vieille chose ».
L’utérus n’a pas seulement pour fonction de mettre au monde des enfants. Reliées à cette énergie inépuisable de création, il nous offre la possibilité d’enfanter de projets, de les garder en gestation en nous pendant un temps, puis de les mener à terme. Ce qui sort de nous, de notre créativité, est chargé de cette force de vie. Et c’est bon, de créer du vivant. Cela rend vivante, présente à la vie qui nous ensemence lorsque nous nous offrons à elle.

Pour rétablir le féminin en nous et le libérer, il n’y a pas d’autre possibilité que de nous relier à notre puissance féminine, à notre potentiel féminin, à notre sacré.

© 2018 Ameyo MALM@Thérapie globale