Tous les enfants sont en résonance avec leurs parents. Pour le meilleur et pour le pire. Que la résonance soit harmonieuse, et le bébé se développera comme une fleur. Mais que la mère soit troublée, ou en deuil, ou trop « fatiguée » et l’enfant le réflètera aussi.
Dès lors, il n’est pas surprenant que les problèmes familiaux non résolus, les traumatismes et leurs secrets fassent souffrir la progéniture. Nous avons tous été élevés par des adultes : nos deux parents s’ils sont restés ensembles, sinon l’un des deux, ou nos grands-parents, ou des parents de remplacement, ou encore des travailleurs sociaux œuvrant dans les orphelinats et en d’autres lieux. Leurs problèmes, leurs angoisses, les traumatismes qu’ils ont vécus, leur non-dits et secrets nous ont marqués plus que nous le savons, et en tout cas plus que ces adultes le savent ou sont prêts à l’admettre.
Un secret s’est formé, qui pèse…
Certains traumatismes sont tus parce que trop durs, « indicibles ». Les parents ou les grands-parents ne les ont pas « digérés », métabolisés, parlés. Un secret s’est formé, qui pèse à travers les générations sur les épaules des enfants, allant jusqu’à provoquer chez eux des troubles somatiques. La plupart des enfants ont eu des parents « suffisamment bons » pour vivre, ou ont su se débrouiller (enfants « résilient »), mais pas tous. Durant leur jeunesse, puis lorsqu’ils deviennent eux mêmes adultes, les enfants malades de leurs parents souffrent intensément, et de diverses manières. Beaucoup, par exemple, ont un « mal de ventre » qui leur « pourrit la vie ».
Or nous savons aujourd’hui que les maladies et douleurs digestives sont souvent liées à des traumatismes familiaux, au nombre desquels figurent les agressions sexuelles. Mais d’autres douleurs peuvent être reliées aux parents dans les cas de traumatismes de guerre, de morts mal enterrés ou de deuils non faits, de carences affectives, de séparations brutales dues à un internement, de maladie grave de la mère ou du père, ou pire de leur décès. Ces enfants vont souvent répéter les symptômes du parent dont ils ont été séparés quand leur propre progéniture atteindra l’âge qu’ils avaient au moment du traumatisme premier. On parle alors de « syndrome d’anniversaire » dont Anne Ancelin Schützenberger monté qu’il pouvait se répéter de génération en génération.
Que ce soit ou non de la faute de leurs parents, là n’est pas la question.
Ceux-ci ont fait comme ils pouvaient, avec les moyens du bord, et il est inutile de chercher des COUPABLES. Parfois, d’ailleurs, c’est même chez les arrière-grands-parents que l’on trouve les problèmes et traumatismes d’origine. Il n’en reste pas moins que les enfants souffrent, souvent sur plusieurs générations. Ils souffrent dans leur tête, mais aussi dans leur corps. Ils ont « les dents agacées » parce que leurs parents ont « mangé des raisins verts »…
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