Syndrome du jumeau perdu

Le syndrome du jumeau perdu se produit lorsque l’un des deux fœtus disparaît, et que l’enfant né de cette grossesse ne l’a jamais su et ressent des symptômes liées à la disparition de son jumeau. « Un seul être vous manque, auriez-vous perdu un jumeau » ? livre du Dr Claude Imbert désormais devenu un classique. Il est souvent difficile de les lier à ce trouble, car on ignore parfois que la grossesse était gémellaire dans ses premiers stades.  L’autre foetus continu à se développer seul avec les conséquences psycho-émotionnelles qui peuvent découler pour le survivant de ce deuil non fait, car non reconnu.

Cette fréquence de conceptions doubles s’expliquerait par le fait que si deux oeufs sont fécondés, la probabilité de donner la vie en sera accrue. Il s’agit là d’une loi biologique, qui a pour but de perpétuer l’espèce. D’après cette évaluation, environ une personne sur 5 serait donc concernée par cette mémoire de la perte d’un jumeau in utero. Quelques signes peuvent être révélateurs, par exemple si la mère a ressenti les symptômes identiques à ceux d’une fausse couche (saignements, douleurs au ventre…) mais que l’échographie montre que l’embryon est toujours présent. Il peut alors s’agir d’une grossesse qui était gémellaire au départ, mais que l’un des deux fœtus a été avorté spontanément.

Une perte gémellaire précoce, implique que le survivant se retrouve seul, confronté à la mort. Il s’agit là du premier impact de deuil de l’existence, aux prémices de la vie prénatale qui se répercutera dans toutes les expériences de séparation de son existence. Cette perte induira également la mise en place d’un système de survie. Différents symptômes et comportements peuvent renvoyer à cette perte précoce dont les principaux comportements rencontrés couramment en thérapie.

  • Culpabilité du survivant et attitudes de survie
  • Ne pas prendre sa place
  • En faire trop (besoin excessif de reconnaissance, faire plaisir à tout prix )
  • Hyperactivité (angoisse de mort, deuil non fait )
  • Peurs non fondées, agoraphobie, peur du noir, peur d’être seul etc…
  • Colères
  • Vivre pour deux (manger pour deux, tout acheter en double)
  • peur de l’abandon
  • Un fort sentiment de manque
  • Une hyper-sensibilité
  • Tendance dépressive
  • Tératomes ( tumeurs bénignes)
  • Sentiment de solitude , sentiment de nostalgie, sentiment de vide, sentiment d’incomplétude
  • Problèmes relationnels etc…

Cette mémoire, est un traumatisme. Cette perte du jumeau a été vécue dans la douleur (corporelle) que le corps conserve en mémoire. Celle d’un temps où la communication se faisait sans avoir recours au langage. C’est pourquoi les méthodes de thérapies analytiques qu’elles qu’elles soient, ne peuvent résoudre cette empreinte de la vie intra-utérine. Il ne suffit pas de savoir « mentalement » qu’on a perdu un jumeau pour que ça change quelque chose à votre état émotionnel. Il est nécessaire que cette douleur soit revécue en conscience, en présence et à travers le revécu sensoriel, et /ou un rituel.

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